Un roman au four

 

Marie-Sissi Labrèche

Bien

 L'auteure de ce roman a un problème. 

Elle n'a pas de "chambre à soi" comme le dit si bien Virginia Woolf. Car, c'est bien ce qui manque à cette auteure québécoise. 

Elle écrit certes. 

Et, elle veut écrire, encore, oui. 

 

Mais, comment faire ? 

Comment faire pour écrire lorsqu'on est marié et mère d'une fille ? 

Comment faire lorsque son époux semble incapable de se faire cuire un œuf ou de prendre le temps de s'occuper de leur enfant ? 

L'auteure a un problème, oui. 

Elle n'a pas le temps. 

Elle n'a pas le temps d'écrire le roman qu'elle voudrait écrire. 

Elle est prise par les tâches ménagères et par l'éducation de sa fille. 

Elle est prise par la cuisine. 
Elle est prise par le poulet qu'elle a mis au four. 

L'auteure n'a pas le temps d'écrire. 

Elle a tout juste le temps de penser. 

 

Et, c'est bien ces pensées-là que nous livre l'auteure. 

Vous voyez, dans cette chronique, j'ai fait le contraire de ce que l'auteure a fait dans son roman, un Roman au four. 

J'ai écrit en phrase courte lorsque l'auteure a fait des phrases de plusieurs pages. 

L'auteure ne veut pas imiter Marcel Proust. 

L'auteure ne fait pas dans l'exercice de style. 

Non, Marie-Sissi Labrèche nous livre tout simplement le fil de sa pensée et lorsque nous pensons nous mettons pas vraiment de point dans nos pensées. 

Nous ne mettons que des virgules, parce que, de fil en aiguille, nos pensées partent dans tous les sens et qu'un mot nous fait penser à un autre, qu'un souvenir en appelle un autre et ainsi vont nos pensées...

 

Cela donne un roman court mais assez passionnant à lire. Comme vous le comprenez, il n'y a pas vraiment d'action(s) dans ce livre, il y a juste une femme qui essaie de comprendre comment elle peut écrire lorsqu'elle a, à peine, le temps de démêler ses pensées.

J'ai vraiment apprécié ma lecture de ce roman assez insolite et il m'a donné envie de découvrir Marie-Sissi Labrèche.