Un oiseau blanc dans le blizzard


Laura Kasichke



Christian Bourgois / Photo de couverture / Avis / Blog / 2-267-01546-3



4e de couverture :



Par une froide journée de janvier une femme disparaît dans l'une de ces banlieues trop propres et trop calmes que le cinéma américain nous a révélées. Katrina, sa fille unique, croit régler avec un soin méticuleux et lucide ses comptes avec l'image d'une mère destructrice détestée en secret.
Mais alors pourquoi ces rêves obsédants qui hantent ses nuits ?

Une fois encore, après A suspicious river, Laura Kasischke écrit avec une virtuosité glaciale le roman familial de la disparition et de la faute.
On pense aux meilleurs livres de Joyce Carol Oates, on pense aussi à un scénario du type American Beauty, mais qui aurait évité les pièges de l'habileté et de la technique, pour nous laisser transis dans l'angoisse et la fascination de la littérature.



Mon avis :

Encore un excellent roman de Laura Kasischke !


Comme d'habitude j'ai avalé ce roman de Laura Kasischke avec beaucoup de plaisir : il m'a fait pensé un uns de ses romans que j'ai préféré : Esprit d'hiver.
Nous entrons encore une fois dans une mystérieuse histoire de disparition : cette fois c'est la mère qui disparaît un beau jour d'hiver. 
Et, à travers des flash-back et les pensées de sa fille Katrina, nous découvrons une relation complexele portrait de la famille parfaite des banlieues vole en éclat.
Nous découvrons une mère jalouse de sa fille car elle est tout ce qu'elle n'est plus et une fille qui déteste sa mère non seulement à cause de cette jalousie mais aussi à cause de cette difficile période qu'est l'adolescence.
Katrina découvre, en effet, ses premiers émois amoureux et sexuels avec un garçon du voisinage : beau et assez idiot et n'a plus vraiment l'énergie de consacrer du temps à sa mère.

L'univers que Laura Kasischke met en place est comme toujours plein de poésie et de mystères : nous entrons dans la tête de cette adolescente et dans ses rêves. Nous nous demandons ce qui se cache derrière les cauchemars récurrents de Katrina.
Sont-ils des mises en garde, sont-ils anodins ou ne sont-ils que des projections de son inconscience ?
Nous nous prenons à guetter le moindre détail dans chaque moment paraissant anodin pour connaître le fin mot de l'histoire.
On essaie de deviner dans chaque phrase de dialogue, ce que les personnages veulent et ce qu'ils cachent.
Et la fin est comme toujours surprenante.

Le personnage de Katrina est pour moi le personnage le plus touchant de l'histoire : on voit ses difficultés avec sa mère, on se retrouve un peu dans cette adolescente qui veut être adulte mais qui reste une petite fille vulnérable.
J'ai beaucoup aimé, en particulier, suivre les séances de psychothérapies de Katrina (qu'elle est obligée de suivre après la disparition de sa mère) : on se dit d'abord qu'elle garde le contrôle puis on se rend compte que sa psy est beaucoup plus perspicace qu'on ne pouvait le penser au premier abord. Elle a compris beaucoup de choses de la vie de Katrina sans que celle-ci ne se dévoile entièrement et la laisse prendre en main sa destinée.


C'est un très beau roman assez court que j'ai beaucoup aimé !


Commentaires

  1. Contente de voir que tu as passé un bon moment encore une fois avec l'auteure ! Je ne connaissais pas celui ci mais j'avoue que je suis assez curieuse de découvrir Katrina.

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    1. Oui, encore un très bon moment. J'aime de plus en plus cette auteure.

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