Sophie Hannah

Bof

Comme vous le savez maintenant, j'aime beaucoup Agatha Christie. J'adore ses histoires et j'aime particulièrement le personnage d'Hercule Poirot.

Aussi quand j'ai découvert que les ayant-droit d'Agatha Christie avait accepté qu'une auteure reprenne ce personnage légendaire, je me suis méfiée.

N'était-ce qu'un "coup médiatique" ?

Après avoir lu quatre enquêtes mettant en scène le détective belge, écrites par Sophie Hannah, la réponses est : Oui.

Je me dis que j'aurais certainement plus apprécié ces histoires si il n'y avait pas Hercule Poirot dedans : un comble, tout de même.

Car, l'histoire est convenue et le personnage d'Hercule Poirot décevant.

Tout commence avec un voyage en Bus. Hercule Poirot est "invité" à résoudre un crime. La vie d'une femme en dépend : elle dit que c'est elle qui a tué un homme, et, son fiancé ne la croit pas. Son fiancé, qui est le frère, du "mort".

Bref, tout cela est bien alambiqué.

Cela le devient encore plus lorsque que nous comprenons que Hercule Poirot ne doit pas parler de son enquête lors de son arrivée.

Oh, et, Hercule Poirot a besoin de Catchpool apparement puisqu'il fait le voyage avec lui. Bon, on ne comprend pas bien pourquoi il a besoin de lui puisque Poirot ne prend pas la peine de le mettre au courant de quoi que ce soit avant le voyage.

Et, il me semble que Hercule Poirot n'a jamais eu besoin de personne pour résoudre une énigme mais, bon, pourquoi pas.

S'en suit un passage interminable dans le car où une femme ne veut plus monter dedand, mais, y monte quand même.

Les personnages se retrouvant, bien entendu, ensuite dans la même maison,...

Sinon, cela ne serait pas drôle.

Et, l'histoire part, ensuite, dans tous les sens. On apprend des choses complètement invraisemblables. En vrac : la fiancée condamnée à mort était, en réalité, la fiancée du mort (puis alors qu'elle a avoué le meurtre, elle s'est fiancée au frère du mort), la sœur du mort se déclare elle-aussi coupable de meurtre, les parents du mort refusent de parler de quoi que ce soit en rapport avec la mort de leur fils,...

Tout est comme ça. Tout est compliqué pour rien.

Catchpool ne sert à rien (et même pas de faire-valoir). Il y a des choses totalement incohérentes. Hercule Poirot dirige l'enquête alors qu'il n'a aucun rôle officiel. Catchpool et lui sont logés dans la maison du crime sans aucune raison valable (j'imagine bien les policiers, de nos jours, loger dans les maisons où il y a eu un crime aux frais de la famille de la victime).

Dès qu'on réfléchit deux secondes à la situation, on a envie de rire devant cette histoire qui ne tient pas debout.

Et, surtout, on imagine totalement le cheminement de l'auteure Sophie Hannah.

Tiens, tiens, Hercule Poirot a résolu des crimes en train, en avion, en bateau mais on ne l'a jamais vu en car : allons-y.

Tiens, tiens, Hercule Poirot réunit les personnes dans certaines enquêtes alors on va, une nouvelle fois, le faire réunir tout le monde dans la même pièce même si il n'y a aucune raison cohérente pour qu'il le fasse.

Tiens, tiens, Hercule Poirot a toujours un temps d'avance sur tout le monde et bien dès le tiers du livre, il déclarera qu'il connaît le coupable.

Eh bien, non, cela ne peut pas fonctionner ainsi. Avant de mettre Hercule Poirot dans une histoire, il aurait fallu composer une enquête policière digne de son nom.

Et, pourquoi reprendre sans cesse Catchpool ? Pourquoi ne pas parler de Japp ou Hastings ? Pourquoi ne pas prendre personne ?

Je l'ignore.

En tout cas, pour moi, les nouvelles enquêtes d'Hercule Poirot ne valent pas Agatha Christie et ne sont qu'un moyen de faire de l'argent sur le dos de l'auteure anglaise.

Je pense que notre Hercule Poirot méritait bien mieux.

Mes autres chroniques :

La mort a ses raisons

Meurtres en majuscules

Crimes en toutes lettres