Homère, Iliade


Alessandro Baricco


Albin Michel critique avis photo de couverture bibliothèque Françoise Brun

Une Iliade sans les interventions divines...


Dans la préface de ce livre, Alessandro Baricco nous donne la genèse de cette traduction. Il s'agissait pour lui de faire une lecture publique de l'Iliade et il s'était rendu compte que le texte était 'illisible".
Il a donc choisi de faire bon nombre de coupes dans le texte et surtout de retirer toutes les interventions divines. 
Dans cette traduction, nous ne retrouvons donc pas l'origine de la guerre de Troie et le jugement de Pâris où ce dernier doit décider quelle est la déesse la plus belle.
Nous ne retrouvons pas l'intervention d'Aphrodite protégeant Pâris de la mort, ni celles de Poséidon,...

J'avoue avoir été un peu déçu par ce parti pris car ce qui m'intéresse le plus dans la mythologie grecque est justement les Dieux. J'adore les mythes autour de ces derniers.

Cependant, cette Iliade largement raccourci (179 pages) est dans l'ensemble plaisante à lire. Je précise que même si j'ai étudié plusieurs poèmes issus de l'Iliade originale lors de ma scolarité, je ne me suis jamais plongée dans une lecture approfondie de ce texte. 
En effet, j'ai été assez rebuté par la longueur et la difficulté à lire ce chef d'oeuvre de la littérature.   

Cependant il y a quelques passages que j'aime beaucoup : la colère d'Achille qui refuse de prendre part au combat, la ruse de Patrocle empruntant les vêtements d'Achille pour faire peur aux troyens, les pourparlers pour rendre le corps d'Hector aux troyens afin de lui donner des funérailles dignes de ce nom et bien sûr le cheval de Troie,...
Le texte étant très court, ces passages sont assez édulcorés et passent très vite. Encore une fois, je trouve cela dommage même si je comprends très bien les difficultés qu'une lecture publique peut impliquer.

La bonne idée de ce livre, en revanche, est pour moi le fait de faire parler certains de ces personnages. Alessandro Baricco raconte les différents passages en se mettant à la place de plusieurs personnages du mythe.
Ainsi, nous avons leur point de vue sur la guerre de Troie et cela rend le texte assez vivant et nous donne les différents enjeux de la guerre.
En effet, une des choses les plus plaisante dans le texte de l'Iliade est que lors de la guerre de Troie nous ne sommes à aucun des moments pour un des deux côtés...
Pas de gentils ou de méchants : simplement une guerre où chacun tente tant bien que mal de survivre. C'est très bien retranscrit ici.

Vous le voyez donc, j'ai assez apprécié le livre tout en ressentant une légère déception lié aux absences et aux coupes nécessaires.
Je suis un peu dans le même cas que lorsque je vois un film adapté d'un roman et que j'ai adoré ce roman, et que les passages que j'ai le plus aimé ont été coupés...
Je reconnais bien sûr le grand talent de l'auteur et je pense que cette adaptation de l'Iliade permet une jolie première approche de ce chef d'oeuvre !

Commentaires

  1. ah l'iliade, je crois que je l'ai lu mais il y a bien longtemps. DOmmage un peu pour les coupes...

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    1. J'ai pensé à ta chronique sur terre de brume en écrivant ma chronique. J'aime beaucoup les histoires de Dieux et déesses...

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    2. C'est aussi quelque chose que j'aime beaucoup.

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  2. J'avais commencé à lire l'Iliade il y a longtemps mais j'ai abandonné ! Je peux comprendre qu'une simplification et des coupes soient opportunes pour une lecture publique mais enlever toute trace d'intervention divine change carrément le fondement même du livre. C'est un parti pris mais du coup ce livre ne me tente pas trop ;)

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    1. Oui j'ai trouvé ça assez dommage. L'auteur le justifie en disant que chaque intervention divine dans le livre original est fait à partir d'une action humaine... Je n'ai pas lu l'Iliade (sinon des extraits) mais je ne suis pas sûre d'être d'accord avec cela.

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