Psychopompe

 

Amélie Nothomb

Bien mais décousu

Comme je vous le dis, chaque année, je divise les romans d'Amélie Nothomb en deux catégories. La première pour la fiction pure, et, la deuxième pour les récits à caractère autobiographique. 

Des deux catégories, ceux à caractère autobiographique sont mes préférés. 

Oui, j'aime Amélie Nothomb quand elle se raconte et quand elle raconte sa famille. J'aime ne pas savoir la limite entre fiction et réalité. 

J'aime son écriture plus douce, plus sincère et avec moins de fioritures que dans les livres de fiction. 

 

En plus, et, ce qui ne gâche rien, Amélie Nothomb a eu une enfance et une adolescence passionnante. Son père étant diplomate, elle a voyagé dans pas de pays. 

On pense souvent au Japon quand on pense à Amélie Nothomb. Mais, elle a aussi vécu en Chine, aux Etats-Unis et aux Bangladesh. 

Des pays très différents et des pays dans lesquels elle a du s'adapter à différents modes de vie. 

 

C'est ce qu'elle raconte dans le début de Psychopompe. Elle nous parle de ses différents voyages et de ses arrivées dans des pays si différents. 

Elle parle de sa famille, bien sûr. 

Encore une fois, une large place est laissée à son père. 

Ce qui m'a assez émue, je dois le dire. 

Pour ceux qui ne le savent pas, Amélie Nothomb a perdu son père en 2020 et elle nous a raconté un passage de sa vie dans un de ses précédents livres. 

Le titre du livre, Psychopompe, est d'ailleurs un terme faisant une référence directe à la mort puisque le psychopompe et celui qui conduit les âmes des morts. 

Dans ce livre, nous allons assez loin dans l'ésotérisme et bien que cela m'ait étonné, cela ne m'a pas dérangée. 

Découvrir une Amélie Nothomb mystique n'étant pas une surprise en soit. 

Et puis, quand Amélie Nothomb parle de mort, elle parle aussi de la mort d'une partie d'elle-même. Oui, pour la première fois, Amélie Nothomb parle du viol qu'elle a subi petite. 

C'est un passage qui dure quelques lignes, à peine une page ou deux. Amélie Nothomb, par pudeur ou par souffrance, ne s'étend pas dessus. 

Elle parle surtout de l'après. 

J'ai trouvé ce passage et ce récit poignant. 

Amélie Nothomb est une personne pudique. Psychopompe est certainement le livre le plus intime de sa longue bibliographie. 

Encore une fois, je l'ai trouvée très sincère, très intime et très intéressante dans Psychopompe. 

J'ai, donc, beaucoup apprécié ma lecture même si je reconnais le livre décousu. En plus de cette épisode de sa vie, ô combien traumatisant, Amélie Nothomb parle d'écriture (ce qui l'a sauvée sans aucun doute, de ses voyages mais aussi et c'est plus surprenant ornithologie (avec un passage que j'ai trouvé vraiment très drôle de sa jeunesse). 

Cela donne un court livre (c'est un Amélie Nothomb après tout) qui aborde beaucoup beaucoup de sujets. 

Et, c'est parfois un peu déconcertant. 

C'est comme si on suivait plus la pensée d'Amélie Nothomb qu'une histoire.

Et, c'est, pour cela, que je pense que ce livre est le plus intime de l'auteure.

En résumé, l'Amélie Nothomb de cette année est passée plus inaperçue que les autres livres de l'auteure mais je trouve que c'est un des meilleurs de ces dix dernières années.

Et, comme chaque année, je ne peux que terminer ma chronique en vous disant qu'Amélie Nothomb arrive, une nouvelle fois, à placer le mot pneu (ceci dit, ce n'est pas une surprise puisqu'elle à réussi à placer le mot pneu dans un livre racontant la mort de Jésus Christ) et vous le trouverez à la page 36.