De grandes dents : enquête sur un petit malentendu

 

Lucile Novat

 

Bien mais...

J'ai beaucoup vu cet essai en librairie, et, je dois vous dire qu'en voyant le titre et la couverture, j'avais très envie de me le procurer. 

Je n'ai, donc, pas résisté longtemps avant de me le procurer. 

Comme vous l'aurez, certainement, deviné en lisant le titre de cet essai de Lucile Novat, ce livre se propose de revenir sur le conte du Petit Chaperon Rouge. 

On a tous entendu dire que le Loup de ce célèbre conte était une métaphore des prédateurs sexuels. Le loup est l'incarnation du pédophile qui essaie d'avoir les enfants se promenant seuls. 

L'image semble même évidente quand on lit le conte. 

Mais, Lucile Novat n'est pas d'accord. 

Pour elle, le loup ne représente pas le dangereux inconnu qui cherche une proie. 

Non, pour l'auteure, le loup représente plutôt le personnage de la famille. Oui, pour elle, le conte du Petite Chaperon Rouge évoque surtout l'inceste. 

Rassurez-vous, je ne spoile rien en vous révélant cela puisque Lucile Novat nous dévoile assez vite sa thèse. 

Son propos est, ensuite, étayé par divers exemples et explications. 

J'ai assez apprécié cet essai de Lucile Novat. J'ai trouvé que sa thèse était bien expliquée et j'ai été contente de voir que l'auteure parle, dans ce livre, de plusieurs contes et textes littéraires. 

Tout ce côté est assez passionnant. 

Malheureusement, le texte est aussi pollué par de trop nombreuses anecdotes de Lucile Novat sur son histoire personnelle et familiale. 

Le tout est, dans des notes de bas de pages, qui font parfois plus de la moitié de la page. Cette manière de se mettre sans cesse en scène m'a vraiment agacée car je trouve que cela n'avait rien à faire cela.

De plus, j'ai trouvé que Lucile Novat écrivait de manière beaucoup trop familière qui n'apporte franchement rien : "mon gars sûr" nous dira t-elle à un moment donné.

Honnêtement, je comprends son envie de parler de manière non littéraire mais je trouve qu'elle en faisait trop. Elle a voulu écrire comme on peut parler ou comme des jeunes peuvent parler, mais, selon moi, cela ne fonctionne pas. 

Pour conclure, le livre est intéressant mais malheureusement Lucile Novat sombre trop dans l'égocentrisme par moments. 

Le propos était, selon moi, suffisamment intéressant pour ne pas le noyer parmi d'innombrables anecdotes personnelles.